Penser que la communication peut suffire à une entreprise pour se donner une belle image auprès des consommateurs est une illusion. Dans une société hyper médiatisée toute organisation est rattrapée par ses actes. Le prix Pinocchio délivré par des ONG en est une preuve frappante. Avant de communiquer il faut donc s’assurer qu’il n’y a pas de distorsion entre le dire et le faire.
Et le gagnant des entreprises pour le prix ‘mains sales, poches pleines’ est Auchan. Ce sont 41 000 internautes du monde entier qui ont participé au vote organisé par l’ONG les amis de la terre et qui ont décerné ce prix. Bien loin de l’image que souhaite véhiculer l’entreprise avec son slogan “La vie,la vraie”. Ce résultat n’est pas le fruit du hasard. En Avril 2013, des étiquettes d’Auchan ont été retrouvées dans les décombres d’une usine de textile au Bangladesh, faisant plus d’un millier de victimes. La communication d’Auchan a tenté de dédouaner l’entreprise en accusant un sous-traitant de tromperie. Quel que soit le degré de vérité de l’argument, le mal était fait. Pour les consommateurs la responsabilité d’Auchan est indéniable car l’enseigne impose à ses fournisseurs des conditions commerciales qui les poussent à de tels comportements. Peut-être pas coupable, mais certainement responsable.
Ceci démontre que la cohérence entre politique commerciale, politique sociale et politique de communication doit être respectée. Inutile de tenter de se peindre en vert ou de se présenter comme une marque socialement engagée si les pratiques de l’entreprise ne sont pas en conformité avec ces annonces. Les consommateurs de plus en plus informés ne sont plus dupes. Une exigence que responsables de marketing et de communication vont devoir faire comprendre à leur comité de direction. Un exercice pas si simple.